Les virus font l’objet d’un conflit scientifique : sont-ils vivants ? Ils sont généralement dits « à la frontière du vivant » car ils ne disposent pas de structure cellulaire mais disposent d’ADN et évoluent par sélection naturelle.
Vers un changement de classification ?
C’est ce que nous rapporte un papier publié par des chercheurs Français Brésiliens et Suédois dans le journal Nature Communications.
Il y a une dizaine d’année était découvert le Mimivirus, un virus géant ayant amené à une réflexion quant à ladite classification.
Aujourd’hui, le papier de Jônatas Abrahão et al., expose deux nouveaux virus géants découverts au Brésil – l’un à Soda Lake et l’autre sur la côte de Rio de Janeiro. Ensemble, ces deux virus ont été nommés Tupanvirus à l’image du Dieu brésilien Tupã.
La taille de leur génome est pour le moins impressionnante puisqu’elle comptabilise 1,5 million de paires de base et assez de gènes pour créer 1425 types de protéines, ce qui lui donne un appareil de traduction génétique plus gros que ceux des autres virus.
Ledit Tupanvirus est capable de produire ses propres peptides via de l’ARN ce qui place ce type d’organisme à part des autres virus qui reposent sur l’hôte pour leur synthèse protéique.
Ce virus géant est même plus gros que certaines bactéries, peut répliquer, réparer, transcrire et traduire son ADN, quelque chose que seuls les organismes vivants peuvent faire.
30% de son ADN reste encore inconnu, ce qui laisse entrevoir de nouvelles découvertes à venir.
Source : Jônatas Abrahão et al. Tailed giant Tupanvirus possesses the most complete translational apparatus of the known virosphere, Nature Communications (2018). DOI: 10.1038/s41467-018-03168-1